Faut-il une étude de sol G1 avant d’acheter un terrain ?

L’achat d’un terrain constructible représente souvent l’investissement d’une vie. Entre l’excitation du projet et l’urgence de concrétiser, une question revient systématiquement : l’étude de sol G1 est-elle vraiment nécessaire avant de signer ?

La réponse légale est claire dans certains cas, floue dans d’autres. Mais l’enjeu dépasse la simple conformité réglementaire : il s’agit de comprendre qui assume concrètement le risque financier et juridique lié à la nature du sol. En 2025, comprendre le coût et les implications d’une étude de sol G1 devient un levier stratégique pour éviter des déconvenues pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Cet article ne vous dira pas si la G1 est « obligatoire » dans l’absolu. Il vous donnera les clés pour identifier les signaux d’alerte sur votre terrain, comprendre la répartition juridique des responsabilités selon votre situation contractuelle, et prendre une décision éclairée adaptée à votre profil d’acheteur et au contexte géologique spécifique de votre acquisition.

L’étude G1 en 4 décisions clés

  • Responsabilité partagée : le vendeur n’est pas toujours obligé de fournir la G1, laissant l’acheteur exposé juridiquement sans recours automatique
  • Signaux détectables : certains indices visuels sur le terrain et documents publics gratuits révèlent un risque géotechnique élevé nécessitant une G1 immédiate
  • Timing stratégique : commander la G1 au mauvais moment du processus contractuel peut vous engager définitivement sans protection juridique
  • Arbitrage financier : une G1 préventive à 1 000€ peut éviter un surcoût de fondations atteignant 15 000 à 60 000€ découvert trop tard

Qui porte légalement le risque géotechnique avant la vente

La confusion règne autour de l’obligation de fournir une étude géotechnique G1. La loi ELAN de 2018, renforcée par la loi Climat-Résilience de 2021, impose au vendeur de terrains constructibles de réaliser et transmettre une étude G1 lors de la vente. Mais cette obligation comporte des exceptions majeures qui créent des zones grises juridiques exploitées aussi bien par les vendeurs que tolérées dans les actes notariés.

L’obligation du vendeur ne s’applique qu’aux terrains situés dans des zones exposées au phénomène de retrait-gonflement des argiles, identifiées par arrêté préfectoral. Concrètement, 48% du territoire français est concerné par ce risque argile, laissant plus de la moitié des transactions potentiellement hors du champ d’application strict de la loi. Dans ces zones non classées, aucune obligation légale ne pèse sur le vendeur, même si le sol présente d’autres risques géotechniques majeurs comme des pentes instables, des cavités souterraines ou des nappes phréatiques affleurantes.

Lorsque le vendeur ne fournit pas d’étude alors qu’il le devrait, les conséquences juridiques restent limitées pour lui, mais lourdes pour l’acheteur. Le manquement peut être sanctionné, mais rarement de manière suffisamment dissuasive.

À défaut de fournir l’étude géotechnique préalable à l’acquéreur, le vendeur pourra être sanctionné sur les fondements du manquement au devoir d’information

– Chambre des Notaires de Gironde, Note sur la vente de terrain à bâtir

Cette sanction théorique n’empêche pas la vente de se conclure. L’acheteur qui découvre après signature un problème géotechnique majeur devra prouver un vice caché, une démarche longue et coûteuse dont l’issue reste incertaine. Le compromis de vente peut également contenir des clauses qui déplacent silencieusement la responsabilité vers l’acheteur, notamment par des formulations du type « l’acquéreur déclare avoir pris connaissance de la nature du sol » ou « renonce à toute garantie relative aux caractéristiques géotechniques du terrain ».

Étude Responsable Coût moyen Moment
G1 PGC Vendeur 600-1200€ Avant vente
G2 AVP/PRO Acheteur 1800-3500€ Avant construction
Fondations spéciales Acheteur 5000-15000€ Si sol problématique

La distinction cruciale ne se situe pas entre « obligatoire » et « facultatif », mais entre « protégé » et « exposé ». Un terrain hors zone classée peut présenter des risques géotechniques tout aussi graves qu’un terrain en zone rouge, mais l’acheteur n’aura aucun recours juridique automatique si le vendeur n’a pas fourni d’étude. Dans cette configuration, l’acheteur hérite par défaut de l’intégralité du risque financier et technique, même s’il n’a pas les compétences pour l’évaluer avant signature.

La documentation officielle échangée entre les parties matérialise cette répartition des responsabilités. Les mains qui transmettent ou reçoivent ces documents signent implicitement un transfert de risque dont les implications financières peuvent être considérables.

Mains échangeant des documents d'étude de sol entre vendeur et acheteur

Cette transmission documentaire n’est pas qu’une formalité administrative. Elle cristallise un moment décisif où l’acheteur accepte, consciemment ou non, d’assumer les conséquences techniques et financières de la nature du sol. L’absence de document équivaut à une acceptation tacite d’un risque dont l’ampleur reste inconnue jusqu’aux sondages de l’étude G2, réalisée bien après l’engagement contractuel définitif.

Les signaux terrain qui révèlent un risque géotechnique caché

Avant même de commander une étude professionnelle, l’acheteur dispose d’outils d’observation et de documentation publique lui permettant d’évaluer le niveau de risque géotechnique. Ces signaux ne remplacent pas une étude G1, mais ils déterminent son caractère urgent ou différable selon le contexte de votre acquisition.

Le coût d’un sinistre géotechnique justifie cette vigilance préalable. Les données du BRGM révèlent que 16 500€ représente le coût moyen d’un sinistre lié au retrait-gonflement des argiles, sans compter les conséquences psychologiques et le temps mobilisé pour les expertises et réparations. Ce montant moyen cache des disparités importantes : certains sinistres mineurs se résolvent pour quelques milliers d’euros, tandis que des cas extrêmes nécessitent une reprise totale des fondations dépassant 50 000€.

L’observation directe du terrain fournit les premiers indices. Le relief et la topographie constituent des indicateurs immédiats : un terrain en pente supérieure à 15%, des traces d’érosion visibles, ou des dénivelés importants sur une courte distance signalent un risque potentiel de glissement ou d’instabilité. La végétation révèle également des informations cruciales sur la nature du sol et la présence d’eau. Les saules, peupliers et joncs indiquent une forte humidité permanente, tandis qu’un sol craquelé en période sèche avec formation de larges fissures polygonales caractérise la présence d’argile gonflante.

Indices visuels à vérifier lors de votre visite

  1. Observer les fissures en escalier ou diagonales sur les constructions voisines, signe caractéristique de tassements différentiels du sol
  2. Repérer la végétation indicatrice : saules et peupliers signalent une humidité permanente incompatible avec certaines fondations
  3. Examiner le sol en surface : craquelé en période sèche et formation de flaques persistantes en période humide révèlent des argiles gonflantes
  4. Noter les désaffleurements entre carrelages, plinthes ou seuils de portes des maisons environnantes, indicateurs de mouvements du sol
  5. Identifier les arbres à fort développement racinaire situés à moins de 10 mètres des futures constructions, facteur aggravant du retrait-gonflement

Les documents publics accessibles gratuitement complètent cette analyse terrain. Le site Géorisques.gouv.fr cartographie précisément les zones d’aléa retrait-gonflement des argiles avec trois niveaux : faible (vert), moyen (jaune) et fort (rouge). Cette consultation prend moins de cinq minutes et fournit une première indication objective. Les arrêtés de catastrophe naturelle publiés par la préfecture révèlent l’historique des sinistres dans la commune, un indicateur fiable de risques récurrents. La carte géologique du BRGM, bien que technique, permet d’identifier la nature géologique dominante du secteur.

Type de risque Signaux visibles Conséquences potentielles
Retrait-gonflement Sol fissuré, flaques persistantes Fissures structurelles
Pente instable Terrain incliné >15%, érosion Glissement, affaissement
Présence d’eau Végétation hygrophile, zones humides Tassements différentiels

Le voisinage constitue une source d’information souvent sous-exploitée. Les riverains installés depuis plusieurs années connaissent l’historique des problèmes de construction, les épisodes de sécheresse ayant causé des fissures, ou la présence d’anciennes carrières ou de puits. La mairie détient également des informations sur les demandes de permis de construire antérieures et les éventuelles prescriptions techniques imposées aux constructeurs du secteur.

Votre maison, construite il y a moins de 10 ans, présente des fissures causées par l’argile et la sécheresse. La garantie décennale du constructeur impose une présomption de responsabilité pour les dommages qui compromettent la solidité

– Témoignage d’un sinistré, Open Groupe expertise

Cette convergence de signaux crée un faisceau d’indices. Un terrain situé en zone d’aléa moyen sur Géorisques, présentant des fissures sur les constructions voisines et une végétation caractéristique des sols argileux, justifie impérativement une étude G1 avant tout engagement contractuel, même si le vendeur n’y est pas légalement obligé. À l’inverse, un terrain en zone verte, sans historique de sinistre communal et sans indice visuel problématique, peut raisonnablement reporter la G1 ou s’en dispenser selon le profil de l’acheteur.

Quand commander la G1 pour maximiser votre pouvoir de négociation

Le timing de réalisation d’une étude G1 influence directement votre capacité à négocier le prix, à vous rétracter sans pénalité, ou à imposer des conditions au vendeur. La formule « avant d’acheter » reste trop vague pour servir de guide opérationnel. Trois moments stratégiques se distinguent, chacun avec ses avantages et ses pièges contractuels.

Faire réaliser une G1 avant même de formuler une offre d’achat représente la posture la plus protectrice, mais aussi la plus coûteuse en cas d’échec de négociation. Vous investissez 600 à 1 200€ sur vos fonds propres, sans garantie que le vendeur accepte votre offre, surtout sur un marché tendu avec acheteurs multiples. Cette stratégie devient pertinente sur un terrain très convoité où vous souhaitez présenter une offre ferme et rapide, ou sur un bien avec signaux d’alerte majeurs où vous devez connaître le coût réel avant de vous positionner. Le délai d’étude, estimé à 1,5 mois en moyenne pour la réalisation complète d’une étude G1, peut également vous faire perdre le terrain si un concurrent fait une offre immédiate. Cette approche transforme néanmoins la G1 en argument de négociation massif : si l’étude révèle un sol problématique nécessitant des fondations renforcées, vous disposez d’un chiffrage objectif pour négocier une décote du prix de vente.

La condition suspensive insérée dans le compromis de vente constitue le mécanisme le plus équilibré pour l’acheteur. Cette clause vous permet de commander la G1 après signature du compromis, tout en conservant la possibilité de vous rétracter sans pénalité si les résultats révèlent des contraintes géotechniques inacceptables. La rédaction précise de cette clause détermine son efficacité protectrice. Une formulation générique du type « sous réserve d’obtention d’une étude de sol satisfaisante » reste trop subjective et expose à un contentieux sur l’interprétation du terme « satisfaisante ». Une rédaction robuste spécifie des critères objectifs : « sous réserve que l’étude de sol G1 n’entraîne pas des prescriptions de fondations spéciales générant un surcoût supérieur à X euros par rapport à des fondations superficielles standard ».p>

Cas pratique : négociation d’une clause suspensive protectrice

Un acquéreur a négocié l’insertion d’une clause stipulant : « sous réserve que l’étude de sol n’entraîne pas un surcoût de fondations de plus de 8 000 euros ». La contrepartie acceptée par le vendeur : un délai court de 45 jours pour réaliser l’étude et calculer le surcoût avec le constructeur, évitant ainsi un blocage prolongé de la vente. Cette approche pragmatique a permis de sécuriser l’acquisition tout en maintenant un équilibre acceptable pour les deux parties.

Le piège le plus fréquent consiste à signer le compromis sans clause protectrice, puis à commander la G1 « par précaution » avant la signature définitive chez le notaire. Dans cette configuration, vous êtes juridiquement engagé indépendamment des résultats de l’étude. Si la G1 révèle un sol catastrophique nécessitant 30 000€ de fondations spéciales ou, pire, une inconstructibilité partielle, votre seul recours sera de renoncer à l’achat en perdant votre dépôt de garantie, généralement fixé à 5-10% du prix de vente. Cette perte sèche s’ajoute au coût de l’étude elle-même, transformant une précaution en double pénalité financière.

Le contexte de marché guide également votre décision tactique. Sur un marché tendu avec forte demande, le vendeur refusera souvent des conditions suspensives complexes et privilégiera un acheteur « prêt à signer en l’état ». Vous devrez alors choisir entre renoncer au terrain ou assumer le risque géotechnique non documenté. À l’inverse, sur un terrain qui stagne depuis plusieurs mois avec un vendeur pressé de conclure, votre pouvoir de négociation vous permet d’imposer une G1 à la charge du vendeur ou une clause suspensive très protectrice avec délai confortable. L’analyse de les techniques de fondations adaptées aux différents types de sols peut également éclairer votre décision en révélant les surcoûts potentiels selon les résultats prévisibles de la G1.

Le choix du timing relève d’un arbitrage entre protection maximale et réalisme commercial. Identifier ce point d’équilibre nécessite une évaluation lucide de trois paramètres : votre tolérance au risque financier, la configuration du marché local, et la présence ou l’absence de signaux d’alerte géotechniques détectés lors de votre analyse préalable.

Vue aérienne d'un terrain avec marquages géométriques colorés indiquant les zones de sondage

Les marquages visibles sur un terrain en phase d’étude matérialisent les points de sondage qui détermineront les prescriptions techniques de fondations. Chaque point investigué représente une donnée géologique qui influencera directement le budget final de construction. Commander cette investigation au bon moment du processus contractuel fait la différence entre une protection efficace et un engagement aveugle aux conséquences financières potentiellement lourdes.

Ce que vous coûte réellement l’absence de G1 en cas de découverte post-achat

L’arbitrage entre investir 600 à 1 200€ dans une étude G1 préventive ou prendre le risque de s’en dispenser repose sur une analyse factuelle des surcoûts potentiels. Les ordres de grandeur varient considérablement selon le type de problème géotechnique découvert lors de l’étude G2, obligatoire avant construction, mais réalisée après l’achat du terrain lorsque vous êtes déjà contractuellement engagé.

Le scénario le plus fréquent concerne la découverte d’un sol argileux moyennement à fortement gonflant. La G2 prescrit alors des fondations spéciales, généralement des semelles filantes renforcées avec chaînages ou, dans les cas extrêmes, des pieux forés jusqu’à atteindre une couche stable. Le surcoût varie selon la surface de construction et l’intensité du risque, mais oscille généralement entre 5 000 à 15 000€ de surcoût pour des fondations spéciales par rapport à des fondations superficielles standard. Pour une maison de 100m², ce surcoût représente entre 50 et 150€ par mètre carré, soit potentiellement 10 à 15% du budget global de construction pour un primo-accédant avec enveloppe serrée.

Problème découvert Coût fondations spéciales Coût G1 préventive Ratio surcoût
Sol argileux moyen 8 000-15 000€ 1 000€ x8 à x15
Terrain en pente/glissement 15 000-60 000€ 1 200€ x12 à x50
Cavités/carrières 20 000-100 000€ 1 500€ x13 à x66

Les terrains en pente ou présentant un risque de glissement génèrent des surcoûts bien supérieurs. Les travaux de soutènement nécessaires pour stabiliser le terrain avant même de construire atteignent facilement 15 000 à 30 000€ pour un mur de soutènement en béton armé de hauteur modérée. Dans les configurations extrêmes, avec pente forte et sol instable, les études complémentaires et renforcements peuvent atteindre 60 000€, parfois au point de rendre le projet économiquement non viable et d’imposer l’abandon pur et simple, avec perte totale du capital investi dans l’achat du terrain.

Le cas le plus catastrophique concerne la découverte de cavités souterraines, d’anciennes carrières, ou de zones de remblais non compactés. Le comblement et la consolidation de ces vides nécessitent des interventions lourdes : injection de coulis de comblement, micro-pieux traversants, ou même excavation totale et reconstitution du sol porteur. Les montants dépassent régulièrement 20 000€ et peuvent atteindre 100 000€ dans les configurations les plus défavorables. Certains terrains sont déclarés totalement inconstructibles, transformant l’acquisition en perte sèche intégrale sans aucune possibilité de valorisation.

Le calcul comparatif devient implacable. Une G1 à 1 000€ vous permet de renoncer au terrain avant signature si elle révèle un problème majeur, ou de négocier une décote du prix équivalente au surcoût anticipé. Sans G1, vous découvrez le problème en G2, après avoir payé le terrain, engagé les frais de notaire (7-8% du prix), et souvent déjà investi dans les premiers frais d’architecte ou de constructeur. La mécanique financière devient implacable : vous êtes contraint d’assumer le surcoût sous peine de perdre l’intégralité de votre investissement initial. Pour construire sur des bases solides, tant au sens littéral que métaphorique, l’anticipation des contraintes géotechniques constitue le premier maillon d’une chaîne de décisions éclairées.

L’absence de G1 transforme également la relation avec votre constructeur ou architecte. Face à un sol problématique révélé tardivement, certains professionnels majorent leurs honoraires pour « risque géotechnique imprévu » ou imposent des avenants au contrat initial avec délais prolongés. Cette dimension contractuelle et relationnelle s’ajoute aux surcoûts techniques directs, créant une spirale de complications que l’investissement préventif d’une G1 aurait évitée pour une fraction du coût final.

À retenir

  • La G1 n’est obligatoire pour le vendeur que sur 48% du territoire, laissant l’acheteur juridiquement exposé sur le reste
  • Les signaux visuels terrain et les documents publics gratuits permettent d’évaluer le risque avant tout engagement financier
  • Une clause suspensive bien rédigée dans le compromis protège l’acheteur tout en restant acceptable pour le vendeur
  • Le surcoût d’une découverte tardive varie de 8 000 à 100 000€ selon le problème, soit 8 à 66 fois le coût d’une G1 préventive
  • La décision de commander ou non une G1 doit être personnalisée selon le profil d’acheteur, la zone de risque et le contexte de marché

Votre checklist de décision selon votre profil d’acheteur

La recommandation générique « faites une étude de sol » ignore la diversité des situations d’achat et des profils d’acquéreurs. La décision rationnelle repose sur trois variables croisées : votre tolérance au risque financier, les caractéristiques géotechniques détectées sur le terrain, et votre capacité à absorber un surcoût imprévu ou à renoncer à l’achat sans conséquence dramatique.

Le primo-accédant avec budget contraint sur un terrain en zone de faible risque géotechnique peut raisonnablement différer la G1. Si votre analyse préalable ne révèle aucun signal d’alerte, que le terrain se situe en zone verte sur Géorisques, sans historique de sinistre communal et sans indice visuel problématique, l’investissement prioritaire devient la G2 de qualité réalisée par un bureau d’études reconnu. Cette G2 coûtera 1 800 à 2 500€, budget qu’il vaut mieux concentrer sur une étude approfondie avec sondages multiples plutôt que de disperser les ressources sur deux études successives. Cette stratégie comporte un risque résiduel : si la G2 révèle malgré tout un problème, vous êtes engagé et devrez assumer le surcoût. Mais statistiquement, en zone verte sans signaux, la probabilité reste faible.

L’acheteur d’un terrain en zone à risque moyen ou élevé doit impérativement commander une G1 avant signature, idéalement avec clause suspensive protectrice. Les critères d’identification sont objectifs : terrain en zone jaune ou rouge sur Géorisques, présence d’argile gonflante confirmée par la végétation ou l’aspect du sol, pente supérieure à 10%, fissures observées sur constructions voisines, ou historique d’arrêtés catastrophe naturelle dans la commune. Dans cette configuration, renoncer à la G1 relève de l’imprudence caractérisée. Le coût de 1 000 à 1 500€ doit être intégré dès le départ dans votre budget global, au même titre que les frais de notaire.

Il est conseillé d’éviter de vous positionner sur l’achat d’un terrain si le vendeur ne fournit pas d’étude de sol

– Kazimo, Guide construction maison

L’investisseur ou constructeur expérimenté doit systématiser la G1, indépendamment de la zone de risque. Pour ce profil, la G1 ne constitue pas seulement une sécurité technique, mais un outil de négociation commerciale. Vous disposez généralement d’une surface financière permettant d’investir 1 200 à 1 500€ sur plusieurs terrains potentiels, en ne retenant que ceux dont la G1 révèle un sol favorable ou des contraintes acceptables. Si la G1 détecte un problème géotechnique, vous disposez d’un argument factuel pour négocier une décote substantielle du prix de vente, transformant l’investissement en l’étude en levier de rentabilité du projet global.

L’analyse d’échantillons de sol en laboratoire révèle des informations invisibles à l’œil nu. Les différentes strates, leur composition granulométrique, leur plasticité et leur teneur en eau déterminent le comportement mécanique du sol sous charge et son évolution selon les variations hydriques saisonnières.

Détail macro d'un échantillon de sol argileux montrant les différentes strates et textures

Ces données scientifiques issues des sondages géotechniques transforment une intuition ou une observation empirique en prescriptions techniques chiffrées. Commander cette investigation au bon moment, selon votre profil et votre contexte, fait basculer la décision d’achat du pari risqué vers l’arbitrage rationnel fondé sur des données objectives.

L’arbre de décision synthétique repose sur cinq questions séquentielles. Première question : le terrain se situe-t-il en zone d’aléa moyen ou fort sur Géorisques ? Si oui, G1 obligatoire. Deuxième question : avez-vous détecté des signaux visuels d’alerte lors de la visite ? Si oui, G1 fortement recommandée. Troisième question : le vendeur fournit-il une G1 récente de moins de 30 ans et techniquement exploitable ? Si oui, vous pouvez vous appuyer dessus en la faisant vérifier par votre bureau d’études G2. Quatrième question : êtes-vous en capacité financière d’absorber un surcoût imprévu de 10 000 à 15 000€ sans remettre en cause le projet ? Si non, la G1 devient une sécurité indispensable même en zone verte. Cinquième question : le vendeur accepte-t-il une clause suspensive liée aux résultats de la G1 ? Si non, et que vous maintenez votre offre, vous assumez consciemment le risque intégral.

Cette checklist personnalisée évite la paralysie décisionnelle ou, à l’inverse, l’imprudence par méconnaissance. Votre décision ne doit pas reposer sur une obligation légale abstraite, mais sur une évaluation concrète de votre exposition au risque et de votre capacité à le gérer si il se matérialise.

Questions fréquentes sur l’étude de sol

L’étude G1 est-elle obligatoire pour tous les terrains constructibles ?

Non, l’obligation légale du vendeur de fournir une étude G1 ne s’applique qu’aux terrains situés dans les zones exposées au risque de retrait-gonflement des argiles, identifiées par arrêté préfectoral. Ces zones concernent environ 48% du territoire français. Pour les terrains hors de ces zones classées, aucune obligation légale ne pèse sur le vendeur, même si le sol peut présenter d’autres risques géotechniques comme des pentes instables ou des cavités. L’acheteur assume alors intégralement le risque s’il ne commande pas lui-même une étude préventive.

Que faire si le vendeur refuse de fournir une étude G1 alors qu’il devrait ?

Juridiquement, vous pouvez signaler ce manquement au notaire qui doit informer le vendeur de son obligation. Cependant, cette démarche n’annule pas la vente et reste rarement dissuasive. Votre option la plus protectrice consiste à conditionner votre offre d’achat à la fourniture d’une G1 par le vendeur, ou à négocier une clause suspensive vous permettant de commander vous-même l’étude et de vous rétracter sans pénalité si les résultats révèlent des contraintes inacceptables. En cas de refus catégorique du vendeur sur un terrain présentant des signaux d’alerte, la prudence recommande de renoncer à l’acquisition.

Combien coûte réellement une étude de sol G1 et qui la paie ?

Une étude G1 coûte généralement entre 600 et 1 200 euros selon la surface du terrain, son accessibilité et la complexité géologique de la zone. Légalement, cette étude est à la charge du vendeur dans les zones à risque argile. En pratique, lorsque le vendeur ne fournit pas l’étude ou que le terrain est hors zone obligatoire, l’acheteur peut choisir de la commander à ses frais pour sécuriser son acquisition. Ce coût doit être intégré dans votre budget global au même titre que les frais de notaire, car il représente une protection contre des surcoûts potentiels 10 à 50 fois supérieurs en cas de découverte tardive d’un problème géotechnique.

Quelle est la différence entre une étude G1 et une étude G2 ?

L’étude G1 est une étude géotechnique préliminaire réalisée avant la vente du terrain. Elle identifie les risques géotechniques généraux de la parcelle et fournit des principes généraux de construction, sans dimensionner précisément les fondations. L’étude G2, obligatoire avant construction, intervient après l’achat du terrain et se base sur un projet architectural défini. Elle comporte des sondages plus nombreux et plus profonds, calcule précisément les caractéristiques mécaniques du sol, et prescrit le type exact de fondations avec dimensionnement détaillé. La G1 coûte 600 à 1 200 euros, la G2 entre 1 800 et 3 500 euros. Les deux études sont complémentaires, pas interchangeables.